Mon Nol

Depuis 10 jours, la vie à la maison avec Nolan est difficile... c'est sympa de sa part, il a attendu que je sois arrêtée pour se rebeller, c'est déja ça, sinon,je sais pas comment je tiendrai le coup! Plusieurs choses en même temps: des molaires qui poussent et qui font mal, un petit garçon entre 2 et 3 ans au caractère bien trempé, et le bidon de maman qui prend de plus en plus de place dans notre trio. Bin ça fait un sacré cocktail!!
Nolan a trouvé son levier, moyen de pression terrible: le sommeil. Lui qui a toujours si bien dormi nous fait la misère toutes les nuits, un pur bonheur. Au début, on avait pas bien compris avec Mathieu de quoi il s'agissait, et il a même eu droit à son matelas au pied de notre lit, nuit qui s'est bien sure terminée DANS le lit (et au petit matin, l'air de rien, il a viré son père pour se coller à sa mère mon œdipe). Après, on a commencé à comprendre et à essayer divers trucs... se fâcher, le laisser pleurer, accéder à ses envies nocturnes, retourner le voir 5 fois en 1h dans l'espoir de l'apaiser, lui laisser une petite lumière, lui faire des câlins, le mettre sous une couette plutôt quand dans sa turbulette, lui faire un lit de grand, modifier les horaires du coucher... nada, que dalle, rien à faire, Nolan persiste à foutre en l'air nos soirées en s'endormant vers 22h, et explose le compteur en se réveillant à 7h du matin en pleurant jusqu'à ce qu'on craque et qu'on aille le chercher les yeux gonflés de fatigue et l'humeur orageuse. On a aussi essayé la carotte: un petit tableau avec les nuits de la semaine, et droit à un M&M's et à un bonhomme sourire au réveil s'il a bien dormi le soir et le matin, avec pour récompense ultime une sortie à la piscine samedi avec son papa s'il n'y avait que des bonhommes sourire...pas de bol, ça a marché 3 nuits de mardi à vendredi, et depuis c'est de nouveau la cata. Pas de piscine donc, et depuis, que des bonhomme pas contents sur le tableau...
Donc, comme Nolan est fracassé de fatigue, il passe le plus clair de son temps à pleurer et à chouiner, ce qui a tendance à me tendre un peu. On vient de passer 2 week end bien pourris tous les 3, ou au lieu de profiter d'être ensemble, on s'est pris le chou avec lui. Avec Mathieu, on essaye de se mettre d'accord sur les règles et le cadre, mais il est tellement pénible qu'on craque un peu tour à tour et du coup on se prend la tête tous les 2. Bref, on commence à accepter que ça va être une période difficile, on lache prise sur certains trucs et on cadre sur d'autres. Du coup depuis hier, on le couche et on ne retourne pas le voir, malgré toute la tension que ça peut créer chez nous de l'entendre hurler à la mort!! et le matin, on le laisse appeler jusqu'à 8h parce qu'on sait pertinemment qu'il a besoin de dormir plus que ce qu'il dort en ce moment. Et autant que possible, j'essaye de lui parler doucement, calmement, sans m'énerver, et je lui explique les règles qu'on a fixé avec Mathieu. Le temps que je passe avec lui, j'essaye d'être très disponible pour qu'on puisse faire ce qu'il a envie, et je l'entoure de tout l'amour possible. Mais c'est hyper dur, parce que toutes les journées commencent trop tôt et dans les pleurs, et c'est vraiment difficile de rester cool. Bon, heureusement, Nol va chez la nounou, chez qui c'est difficile aussi: Nolan pleure beaucoup, il nous appelle et a du mal à passer à autre chose, mais Susi est vraiment compréhensive et elle reste très chouette avec lui et avec nous (pourtant, ça doit pas toujours être facile, mais on en discute ensemble et ça fait du bien). Mais au moins, de 10h30 à 17h, je peux débrancher mon cerveau parce que Nolan accapare beaucoup mes pensées! Je me dit aussi qu'il est sensible et que les émotions qu'il ressent en ce moment doivent être dure à vivre pour lui, et il est très ambivalent tout le temps, mais il faut aussi que tout ça puisse sortir d'une façon ou d'une autre. Mais c'est dur de le voir passer sa journée à pleurer, j'ai l'impression qu'il est malheureux et c'est d'autant plus dur de maintenir le cadre. Pfiou, dure vie de parents!

Hier soir, à table:
Nol: "Maman, mon verre!"
moi qui reformule: " Maman tu peux me donner mon verre s'il te plait?"
Nol: "Oui, c'est ça que j'ai demandé!"
J'avoue que ça m'a bien fait rire quand même...