jeudi 27 mars 2014

Requiem

Le rayon de soleil matinal le libère. L'engourdissement dû au froid et au séjour prolongé dans la glace se dissipe peu à peu sous l'effet des rayons du soleil. Peu à peu les sensations reviennent. Et l'horreur de la situation aussi. Des  derniers nés, il y a seulement quelques jours en même temps que lui, pendant les dernières chaleurs printanières, tous sont morts. Lui seul a survécu au gel. Survivre. C'est la seule chose qui le maintienne. Survivre. Se mouvoir. Pour subvenir aux besoins de son petit corps.

Les derniers cristaux de glace libèrent son aile droite. Il a de la chance. Tous les autres ont fini broyés par la concrétion solide des molécules d'eau qui les entouraient. Lui, miraculeusement protégé par une bulle d'air, n'a qu'une infime partie de son aile droite abîmée. Abimée mais pas fichue. Il peut voler.

Alors que les rayons du soleil lui apportent le peu d’énergie nécessaire à sa mise en mouvement, il agite les ailes, et prend son envol. L'air est encore froid, mais immobile. Il trouve rapidement abri dans une structure solide. Qu'il parcourt, inlassablement, à la recherche de ce qui lui permettra de vivre une journée de plus.Il sent leur présence, mais sans les voir.

La journée va s'achever, les rayons du soleil fuient. Alors il se pose. Se repose. Garde le peu d’énergie qui lui reste pour une ultime tentative. Demain. Ce sera sa dernière chance.

Il est reveillé avant le premier rayon de soleil. La structure offre une chaleur inespérée, un air sec et immobile qui contraste surnaturellement avec l'ambiance de la veille. L'aube est là, il le sait, la sent, mais l'ambiance n'est pas habituelle. Qu'importe, cela le sert avantageusement.Il repart à la chasse, il aura finalement plus de temps que prévu avec ses réserves d'énergie.

Il n'aura pas fallu longtemps. L'odeur et la chaleur de sa proie ont devancé son contact. Il savoure chaque instant qui précède sa victoire. Enfin! Il se frotte les deux pattes avant, avance lentement sa trompe, et commence à percer la peau, fouiller la chair, atteindre le muscle gavé du fluide vital et commence à aspirer. C'est sucré. Le goût métallique est inimitable. Le plaisir que lui procure  l'aspiration du sang est sans égal. Lumineux.

Ombre fugace. Déplacement d'air. DANGER! FUIR-

- "Et putain mais c'est pas vrai! Réveil à 3h30, Nolan en vrac, qui pleure, je me couche avec lui, me rendort. Lui pas. Le réveil sonne à 7h10, 10 minutes après que Nol se soit (enfin) rendormi. Je me fout à poil, prêt à prendre la douche, et là, paf juste à gauche de mon nombril, LE SEUL PUTAIN DE MOUSTIQUE SURVIVANT DE L'HIVER DU SAPPEY VIENT ME BECTER!!! En plus c'est dégueu, maintenant j'ai du sang partout sur les doigts et le bide. Heureusement, je vais prendre une douche.
vdm.

Je suis le meilleur anti-moustique biologique vivant sur terre, mais pour les autres.


Mathieu.

Gniark, gniark, gniark! ;-)

4 commentaires:

Juju a dit…

Euh sur FB on n'avait pas la photo... aurais tu fait une petite couvade???

Rachel a dit…

nan mais je rêve c'est des morts de faim ceux là, des "walking dead" mais des vrais quoi!!!

Unknown a dit…

Je témoigne qu'il a gonflé son ventre pour qu'on voit bien la piqure quand je prenais la photo

Allégra a dit…

MDRRRRR :)